Matt Mullenweg est CEO de Wordpress, le célèbre éditeur de sites web.

Lors d'un podcast en 2020, il a partagé un concept qui a fait fureur, surtout dans le contexte de l'époque : les 5 niveaux du travail à distance.

Selon lui, les entreprises n'ont pas conscience des possibilités offertes par le télétravail et restent bloquées aux stades 1 ou 2, sans oser aller plus loin.

Même s'il part de ses observations et que ces principes ne sont pas transposables à toutes les entreprises, ça vaut quand même la peine de situer sa propre manière de travailler parmi ces niveaux.

Et pourquoi pas s'inspirer de quelques idées pour améliorer les pratiques de son équipe.

Sans plus attendre, voici les 5 niveaux du travail à distance selon Matt Mullenweg.

Niveau 1 : En cas d'urgence

À ce stade, le travail à distance est compliqué mais il est possible en cas d'urgence.

Tant que vous avez une connexion internet, un téléphone et de quoi accéder à vos mails, vous pouvez gérer les impératifs jusqu'à votre retour au bureau.

L'état d'esprit est : les gens n'ont pas à travailler de chez eux, le télétravail doit rester exceptionnel.

Niveau 2 : La copie conforme du bureau

À ce stade, les outils proposés sont plus efficaces, mais le télétravail reste une exception voire une faveur.

L'entreprise continue de fonctionner comme au bureau, sans s'adapter à ceux qui travaillent à distance.

Autrement dit, plus on télétravaille, plus on nuit à ses possibilités d'évolution dans l'entreprise.

À ce niveau, on observe : beaucoup de réunions, des horaires de travail fixes, beaucoup de micromanagement pour compenser la distance.

Ces deux stades sont ceux qui existaient en germe avant la crise du covid.

Le télétravail à grande échelle et à plus long-terme a contraint beaucoup d'entreprises à passer au niveau 3, qu'on va voir maintenant.

Niveau 3 : La collaboration à distance

Les outils à disposition sont de meilleure qualité, et les outils de collaboration à distance sont pris en main (visio, documents partagés...).

On reste sur un mode similaire au niveau 2, avec quelques différences :

• une meilleure utilisation de la technologie à disposition (outils, logiciels, mobilier de bureau...)
• du travail collaboratif à distance pendant les visio, davantage de notes partagées
• le développement de la communication écrite

C'est le stade de la plupart des entreprises au moment du covid, et le stade qui a créé la plus forte résistance au changement (tout en reconnaissant que les manières précédentes de travailler n'étaient pas optimales non plus).

Pour Mullenweg, ce n'est qu'aux stades 4 et 5 que le travail à distance s'ancre profondément dans la culture de l'entreprise qui le pratique.

Niveau 4 : Le mode "asynchrone"

L'avantage du travail à distance aux stades précédents, c'est essentiellement la flexibilité.

Quand on passe au niveau 4, les avantages se répercutent sur la qualité des décisions prises, la confiance, la manière de communiquer, le leadership et la façon de recruter.

À ce stade, on réalise qu'on ne peut pas contrôler quand les gens travaillent, donc on se met à les évaluer sur leurs résultats.

Les réunions sont de plus en plus remises en question, jusqu'à garder seulement celles qui sont essentielles.

Les méthodes de gestion de projet doivent s'adapter à ce nouveau mode qui mêle des employés sur différents fuseaux horaires.

Un gros avantage est celui de pouvoir recruter dans le monde entier, et d'avoir des équipes opérationnelles 24h/24.

La prise de décision est plus longue et complexe, mais les décisions prises sont souvent de meilleure qualité.

Enfin, cette façon asynchrone de travailler permet de favoriser les profils introvertis et "neuroatypiques" qui rencontrent des difficultés avec le travail "traditionnel" au bureau, mais qui sont très efficaces en autonomie.

Le stade suivant est celui qui pousse encore davantage cette autonomie. C'est un idéal à atteindre qui laisse beaucoup de liberté aux employés.

Niveau 5 : Le "Nirvana"

Pour Mullenweg, l'idéal du travail à distance, c'est donner une liberté presque totale aux employés dans le cadre défini par l'entreprise.

Ce stade n'existe pour l'instant qu'en théorie, d'où cette appellation.

Les employés peuvent choisir leurs priorités de la journée en fonction de leur famille, de leur bien-être, de leurs projets et deadlines, de leurs moments de créativité...

Le risque, c'est que les gens travaillent trop et s'épuisent, car la passion se mêle à une porosité vie pro/vie perso.

Conclusion

En conclusion, on peut dire que la vision de Matt Mullenweg vise le plein épanouissement de ses employés en favorisant trois aspects :

• la maîtrise de son travail et la capacité de devenir meilleur chaque jour
• le sens et le sentiment que le travail qu'on fait a un impact réel et positif sur le monde
• l'autonomie, en donnant la liberté à chacun de prendre leurs propres décisions pour fournir les meilleurs résultats possibles

Même si sa vision est issue de son expérience et n'est pas transposable à toutes les organisations, Mullenweg nous donne des clés pour mieux comprendre nos manières de travailler à distance et, pourquoi pas, d'essayer de nouvelles pratiques à l'échelle de nos équipes.

C'est tout pour cette semaine !

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À la semaine prochaine !

Baptiste