Le manager cartographe - AFAM #93
La détresse psychologique touche 48 % des salariés, dont 17 % de maniÚre trÚs élevée.
Le problĂšme : les managers sont eux mĂȘmes touchĂ©s et peu outillĂ©s sur le sujet.
Câest pourquoi Teambakery et teale sâassocient pour aider les responsables RH et les managers Ă reprendre la main sur le sujet de la (sur)charge mentale.
Avec des outils pratiques pour passer Ă l'action.
RDV le 27 fĂ©vrier Ă 11h ! Pour s'inscrire, c'est juste ici đ
La fixation d'objectifs est un sujet complexe.
Les objectifs peuvent motiver, mais ils peuvent aussi enfermer dans un cadre contraignant : celui de l'Ă©valuation annuelle et des objectifs pour les objectifs.
Dans ce contexte, la perte de sens n'est plus trĂšs loin...
En réalité, ce n'est pas grave de ne pas atteindre les objectifs. Il faut les voir comme une façon de se diriger et de décider malgré l'incertain.
L'entreprise est un systĂšme qui Ă©volue dans un environnement si complexe que l'incertitude est la norme, et non l'anomalie.
En quoi le concept de la carte et du territoire peut aider les managers Ă innover et favoriser une culture de l'apprentissage ?
Pourquoi cette forme de leadership est si difficile Ă incarner, alors qu'elle est si efficace pour motiver les Ă©quipes ?
Comment voir les objectifs comme un moyen plutĂŽt qu'une fin ?
C'est que qu'on va aborder ensemble aujourd'hui !
La carte n'est pas le territoire
Ce concept est apparu pour la premiĂšre fois en 1931 dans les Ă©crits du philosophe Alfred Korzybski.
La carte représente nos perceptions, notre modÚle du monde, tandis que le territoire correspond au réel, complexe et incertain.
Autrement dit, notre cerveau simplifie le monde qui nous entoure, pour nous aider Ă prendre des dĂ©cisions efficaces sans ĂȘtre paralysĂ© par l'infinitĂ© d'informations Ă traiter.
Comme le dit Korzybski lui-mĂȘme :
« Une carte nâest pas le territoire quâelle reprĂ©sente, mais, si elle est juste, possĂšde une structure similaire Ă ce territoire, ce qui justifie son utilitĂ© »
La notion d'utilité est centrale : quand la carte n'est plus utile, c'est-à -dire, quand elle ne nous aide plus à atteindre l'objectif qu'on s'est fixés, alors il faut la réajuster.
C'est la définition d'un "échec", et notre cerveau les déteste. De façon primitive, le cerveau favorise notre survie. Dans la nature, une erreur peut coûter cher.
Notre cerveau dĂ©teste aussi l'incertitude. Ătre incertain, c'est hĂ©siter. HĂ©siter, c'est perdre un temps prĂ©cieux qui pourrait nous sauver la vie en situation d'urgence.
C'est pour cela qu'on est si attaché à nos modÚles du monde, et qu'on a du mal à les remettre en question.
Sauf que le monde de l'entreprise, cette façon de fonctionner n'est plus vraiment adaptée.
Et ce n'est pas comme si notre éducation nous aidait à nous en détacher.
Monde académique et monde professionnel
Le monde acadĂ©mique fonctionne grosso modo sur le mĂȘme mode que notre cerveau primitif.
L'objectif est d'obtenir une récompense : son diplÎme. Pour ce faire, il faut obtenir de bonnes notes aux examens.
Dans ce contexte, l'échec est grave : rater un examen met en péril notre passage en année supérieure, condition sine qua non de l'obtention de notre diplÎme.
Pendant les examens, le temps est limité. Il faut limiter l'incertitude pour répondre rapidement et efficacement aux questions posées, sans sortir du cadre et en évitant le mortel hors-sujet.
Le territoire est clair, simple et cadré : professeurs, syllabus, cours, examen.
C'est donc facile de créer une carte efficace pour naviguer dans ce contexte, et atteindre son objectif.
Le piĂšge, c'est de croire que ce sera toujours aussi facile de faire coĂŻncider sa carte avec le territoire qu'on explore.
Car le monde de l'entreprise est radicalement différent.
Une entreprise évolue dans un contexte si complexe qu'il est par nature incertain. C'est ce qui explique l'importance des process pour mieux le gérer.
Mais malgré les standards et best-practices, on peut toujours faire face à un échec.
Ăchecs, apprentissages et innovation
Les objectifs, en entreprise, permettent de mieux gérer l'incertain.
Ils posent la direction et le cadre de référence.
Idéalement, les objectifs doivent pouvoir s'ajuster au fur et à mesure des apprentissages.
Les apprentissages sont positifs, mais ils sont liés à une notion éminemment négative : les échecs.
Un Ă©chec, c'est faire face Ă une information qui nous empĂȘche d'avancer dans la direction qu'on s'est fixĂ©e.
Et on l'a vu, notre cerveau déteste ça. Si on l'écoute, on peut faire en sorte d'éviter les échecs à tout prix. D'en avoir peur. De les voir comme une anomalie, ou la preuve de notre incompétence.
L'enjeu, c'est de revoir son rapport Ă l'Ă©chec. De le voir comme une opportunitĂ© d'apprendre, d'ĂȘtre rĂ©siliant, et d'apprendre.
C'est cette capacité à rebondir et apprendre de ses erreurs qui favorise l'innovation.
Finalement, un échec n'est que la prise de conscience que notre carte était inexacte. Que notre interprétation du territoire était erronée.
On est d'accord : émotionnellement, ça pique, et ça ne fait jamais plaisir.
Pourtant, aller au delà de ce sentiment, c'est ouvrir des opportunités de progression infinies.
Le rĂŽle du manager est de partager et ajuster cette carte avec son Ă©quipe, pour leur donner un cadre tout en capitalisant sur les apprentissages de chacun.
Autrement dit, le rÎle du manager est d'écouter les feedbacks du réel, qu'ils soient externes (marché, concurrence) ou internes (retours de l'équipe, indicateurs de performance) pour ajuster cette carte au fur et à mesure du chemin.
Dans le contexte d'une équipe, la carte correspond donc aux objectifs fixés.
Devenir un manager cartographe
Le manager est un leader qui guide son équipe lors d'une expédition.
Pendant cette quĂȘte, il a pour rĂŽle de se baser sur la carte, mais aussi de l'ajuster en fonction des dĂ©couvertes faites sur le terrain.
Autrement dit, il doit Ă la fois :
- interpréter le territoire existant
- anticiper et prendre en compte les changements de paysage
Cela implique un changement d'Ă©tat d'esprit par rapport Ă la maniĂšre dont notre esprit fonctionne naturellement :
- aller au delĂ des best-practices, qui rassurent mais brident l'innovation
- voir l'échec comme une opportunité d'améliorer la carte, plutÎt qu'une preuve de son incompétence
- incarner une posture d'explorateur qui ose Ă©largir le cadre
- changer son rapport à l'autorité et aux schémas établis
- accepter que l'incertitude est la norme, et non une anomalie
- prendre des décisions complexes malgré une information incomplÚte
- faire appel Ă l'intelligence du collectif pour explorer de nouvelles perspectives
Le manager cartographe est un leader qui sait à la fois fixer le cadre, et ajuster le cadre au gré des apprentissages.
Cette flexibilité mentale permet d'augmenter à la fois la probabilité de succÚs, ainsi que la motivation de ses équipes.
Conclusion
Les objectifs sont lĂ pour fixer une direction, mais ils ne sont pas une fin en soi.
L'enjeu n'est pas de les atteindre à tout prix, mais de les utiliser comme un référentiel pour apprendre de ses actions et décisions.
Les objectifs sont la carte qui permet Ă une Ă©quipe de naviguer dans un territoire incertain par nature.
En définitive, les objectifs sont là pour donner un cadre à son équipe, afin de développer leur capacité d'explorer et apprendre, en autonomie.
Si vous voulez qu'on aide vos équipes à appliquer ces principes au quotidien, on peut vous présenter nos "Ateliers Augmentés" autour de cette thématique de l'équipe adaptable et à l'aise dans l'incertain.
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Ă la semaine prochaine !
Baptiste.