đ Influence et Manipulation, Robert Cialdini - Les 6 facteurs qui guident nos dĂ©cisions
Fiche de lecture - Robert Cialdini, Influence et Manipulation, lâArt de la persuasion
Chiffre dâaffaires, productivitĂ©, ROI, KPI⊠quel manager ne sâest jamais senti dĂ©bordĂ© face Ă cette multitude dâindicateurs ? Lequel prendre en compte en prioritĂ© ? Que faire sâils donnent des indications contradictoires ?
MĂȘme si notre cerveau est trĂšs dĂ©veloppĂ© et capable de prendre en compte une multitude de donnĂ©es pour aboutir Ă une dĂ©cision judicieuse, il a ses limites : nous sommes souvent confrontĂ©s Ă des situations oĂč nous nâavons pas le temps dâanalyser lâensemble des informations disponibles pour faire un choix. Dans ces cas-lĂ , nous nous raccrochons Ă certains Ă©lĂ©ments-clĂ©s qui vont pouvoir orienter notre dĂ©cision vers le choix qui aura la plus grande probabilitĂ© de servir au mieux notre intĂ©rĂȘt.
Câest ce que Robert Cialdini appelle un âchoix primitifâ ou âchoix instantanĂ©â. Dans le domaine des interactions humaines, lâauteur identifie six de ces facteurs auxquels nous prĂȘtons particuliĂšrement attention lorsque nous faisons un choix primitif : rĂ©ciprocitĂ©, cohĂ©rence, preuve sociale, sympathie, autoritĂ© et raretĂ©. Ce sont ces signaux fondamentaux que les influenceurs savent mobiliser Ă nos dĂ©pens, pour nous pousser Ă des choix contraires Ă nos intĂ©rĂȘts.
Comment se prĂ©munir de ces manipulations, qui ont cours en particulier dans le monde de lâentreprise et du commerce ? Voyons cela de plus prĂšs.
đ La rĂ©ciprocitĂ©
Nous avons naturellement tendance Ă vouloir rendre la pareille quand nous recevons un service : nous en sentons obligĂ©s. Selon certains anthropologues, cette propension Ă la rĂ©ciprocitĂ© serait au fondement mĂȘme des sociĂ©tĂ©s humaines, qui ont pu se construire parce que nos ancĂȘtres ont appris Ă âmettre en commun compĂ©tences et nourriture dans un rĂ©seau dâobligations mutuellesâ. Cette rĂšgle est donc prĂ©sente dans lâensemble des sociĂ©tĂ©s humaines et inculquĂ©e Ă tous leurs membres au cours du processus de socialisation, les contrevenants sâexposant Ă des sanctions sociales comme lâopprobre et lâexclusion du groupe.
Ce signal, que lâauteur nomme rĂšgle de rĂ©ciprocitĂ©, est une technique commerciale ou politique extrĂȘmement rĂ©pandue : quâil sâagisse dâun cadeau dâune entreprise Ă un homme politique ou bien dâun Ă©chantillon gratuit dans un prospectus publicitaire, le principe est le mĂȘme. Lâimportant est que mĂȘme des dons non sollicitĂ©s dĂ©clenchent lâobligation dâun don en retour. La rĂšgle peut ainsi ĂȘtre dĂ©tournĂ©e pour provoquer des Ă©changes inĂ©quitables, parce que lâon prĂ©fĂšre se voir imposer un Ă©change inĂ©gal plutĂŽt que subir lâĂ©tiquette de profiteur.
Le phĂ©nomĂšne des concessions rĂ©ciproques fonctionne sur le mĂȘme principe : on se sent obligĂ© de faire une concession Ă qui nous en a fait une. Et il est possible dâabuser de ce principe en posant dâabord des conditions qui sont inacceptables pour les autres.
Câest dâailleurs ainsi que lâauteur explique le scandale du Watergate de 1972, lorsque lâĂ©quipe de campagne du prĂ©sident Nixon fit cambrioler le siĂšge du parti dĂ©mocrate. Lâinstigateur de lâaffaire aurait dâabord proposĂ© un plan dĂ©mesurĂ© comprenant des interventions de commandos et des avions de chasse, avant de revoir plusieurs fois sa proposition Ă la baisse pour aboutir Ă un âsimpleâ cambriolage. MĂȘme si lâidĂ©e restait absurde, les autres membres de lâĂ©quipe la trouvĂšrent trĂšs raisonnable en comparaison du plan initial, et finirent par accepter.
Comment se prĂ©munir contre ces tactiques ? La meilleure chose Ă faire selon lâauteur, câest de les reconnaĂźtre pour ce quâelles sont, comme des manoeuvres commerciales. A partir du moment oĂč lâon reconnaĂźt que lâaction de lâautre nâest pas une concession ou un don mais une tactique commerciale, la rĂšgle sociale nâa plus dâeffet sur nous.
đ€ Lâengagement et la cohĂ©rence
Le deuxiĂšme levier dâinfluence identifiĂ© par lâauteur est notre dĂ©sir de paraĂźtre cohĂ©rent dans notre comportement et notre propension Ă agir de façon Ă justifier nos dĂ©cisions antĂ©rieures. Comme tous les autres signaux, celui-ci nous est nĂ©cessaire, que ce soit pour dĂ©cider avec assurance et constance face au flux continu dâinformations qui nous assaille quotidiennement ou pour paraĂźtre digne de confiance auprĂšs dâautrui. Et comme tous les autres, le dĂ©sir dâĂȘtre cohĂ©rent peut aussi ĂȘtre dĂ©tournĂ© pour servir dâarme dâinfluence aux exploiteurs.
Câest lâengagement qui dĂ©clenche le besoin de cohĂ©rence, la pression Ă©tant dâautant plus forte que celui-ci a Ă©tĂ© pris de façon publique : lorsquâun individu a pris position publiquement, il Ă©prouve le besoin de conserver cette position pour paraĂźtre cohĂ©rent face au reste de la sociĂ©tĂ©. Câest pour cela que les engagements Ă©crits, qui peuvent ĂȘtre rendus publics trĂšs facilement, sont particuliĂšrement exploitables par les manipulateurs.
Lâauteur prend ainsi lâexemple de la façon dont les Chinois communistes obtenaient la collaboration des prisonniers amĂ©ricains durant la Guerre de CorĂ©e : au lieu de sĂ©vices physiques, les geĂŽliers recouraient Ă une mĂ©thode douce fondĂ©e sur lâengagement et lâauto-persuasion. Ils commençaient dâabord par demander aux prisonniers ce qui nâallait pas aux Etats-Unis, avant de requĂ©rir petit Ă petit des dĂ©clarations plus directement pro-communistes. En exigeant Ă chaque fois que les dĂ©clarations soient Ă©crites et en les diffusant dans lâensemble des camps de dĂ©tention, ils parvenaient Ă convaincre les prisonniers quâils Ă©taient Ă lâorigine de ces idĂ©es et donc parfaitement cohĂ©rents avec eux-mĂȘmes, rĂ©ussissant ainsi Ă obtenir de plus en plus de concessions.
Comment dire non face Ă cette mĂ©thode de persuasion ? Contrairement Ă la manipulation par la rĂ©ciprocitĂ©, cette technique est plus difficile Ă dĂ©celer car nous nâavons pas toujours conscience dâen ĂȘtre victimes, Ă©tant donnĂ© quâelle se sert justement de notre propre engagement et de notre besoin de cohĂ©rence avec nous-mĂȘmes. Lâauteur suggĂšre de prĂȘter attention Ă son instinct et Ă ses sentiments spontanĂ©s face Ă une possible situation de manipulation, avant que la rationalisation et la logique ne fassent leur oeuvre contre notre intĂ©rĂȘt.
đ La preuve sociale
Ce signal-lĂ repose sur un mĂ©canisme trĂšs simple : en lâabsence de meilleures informations, nous nous rangeons gĂ©nĂ©ralement Ă lâavis des autres. Autrement dit, nous trouverons bon ce que dâautres personnes pensent ĂȘtre bon. Et ce signal est tout aussi nĂ©cessaire et rationnel que les autres : il y a le plus souvent davantage de bĂ©nĂ©fices que dâinconvĂ©nients Ă nous conformer aux indications fournies par le groupe social, quâil sâagisse de la maniĂšre de se comporter Ă table ou de la vitesse Ă adopter sur une autoroute.
Il y a cependant deux types de situation oĂč le signal de la preuve social peut ĂȘtre employĂ© Ă notre encontre.
Dans le premier cas, les indices constituant la preuve sociale ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment falsifiĂ©s. Lâauteur prĂ©sente ainsi lâexemple des rires prĂ©-enregistrĂ©s dans certains talks-shows amĂ©ricains, qui est particuliĂšrement efficaces car nous sommes rĂ©ceptifs Ă lâeffet produit par ces rires tout en sachant pertinemment quâils sont faux. En effet, des Ă©tudes ont montrĂ© que les spectateurs trouvaient un spectacle meilleur et y riaient plus avec lâutilisation des ces rires-prĂ©enregistrĂ©s, alors mĂȘme quâils savent quâils sont en train de se faire berner. Cela montre toute la puissance de ce signal, qui repose ainsi sur quelque chose de plus profondĂ©ment enfoui en nous que la simple rationalitĂ©.
Dans le second type de dĂ©tournement, aucune fausse donnĂ©e nâa Ă©tĂ© sciemment introduite, mais câest une succession de nĂ©gligences et dâerreurs qui conduit, par effet de groupe, Ă une ignorance collective. Le cas le plus frĂ©quemment Ă©tudiĂ© en psychologie sociale est celui de la non-assistance Ă personne en danger : si nous voyons une personne en danger manifeste mais que dâautres tĂ©moins ne font rien, nous avons tendance ne pas agir non plus, car nous considĂ©rons que les autres disposent dâune information que nous nâavons pas.
Pour se prĂ©munir de ces situations, lâimportant est de savoir repĂ©rer les cas oĂč ce pilote automatique quâest la preuve sociale se fonde sur une information fausse. Pour cela, lâauteur nâa dâautre recommandation que de ne pas faire confiance aveuglĂ©ment Ă la preuve sociale, et dâanalyser soi-mĂȘme une situation dĂšs quâun faisceau dâindications donnĂ©es par le groupe se prĂ©sente.
đ La sympathie
Sans surprise, nous faisons davantage confiance Ă qui nous inspire de la sympathie. Nul besoin dâexpliquer lâutilitĂ© de ce signal dans la prise de dĂ©cision en situation dâinformation incomplĂšte. Et pourtant, la force de ce signal, câest justement sa simplicitĂ© : il existe mille maniĂšres de provoquer la sympathie. Certaines sont suffisamment subtiles pour nous amener Ă baisser la garde, et câest prĂ©cisĂ©ment lĂ que se trouve toute la puissance de la sympathie en tant quâarme dâinfluence.
Si de trĂšs nombreux facteurs peuvent ĂȘtre mobilisĂ©s pour renforcer la sympathie quâun tiers Ă©prouve pour nous, ils peuvent ĂȘtre classĂ©s en deux catĂ©gories.
Dâune part, il est possible de faire appel Ă des traits passifs, tels que lâapparence physique et la similaritĂ©. De nombreuses Ă©tudes ont ainsi montrĂ© que nous avons tendance Ă associer la beautĂ© dâune personne ainsi que sa similaritĂ©, quâelle soit physique ou sociale, Ă sa fiabilitĂ©. Et ce, le plus souvent inconsciemment !
Dâautre part, la sympathie peut ĂȘtre activement provoquĂ©e, en se montrant sympathique dans son comportement, ou, plus subtilement, en utilisant lâintermĂ©diaire dâune personne proche de la cible. Câest prĂ©cisĂ©ment sur ce principe que reposent les rĂ©unions Tupperware, que lâauteur prend longuement en exemple. Au lieu dâenvoyer un vendeur inconnu, lâentreprise charge une personne de proposer le produit Ă ses amis en lui offrant un pourcentage du prix des ventes rĂ©alisĂ©es. Parce que les cibles ont affaire Ă une amie, dans un cadre familier, elles auront bien davantage tendance Ă acheter le produit, que ce soit par sentiment dâobligation envers leur amie, ou parce quâelles font confiance Ă son jugement sur la qualitĂ© du produit.
Comment contrer cette mĂ©thode de manipulation, qui peut se prĂ©senter sous de si nombreuses formes ? La clĂ©, selon lâauteur : rĂ©agir au bon moment. Il ne sâagit pas dâempĂȘcher le sentiment de sympathie Ă tout prix, mais bien plutĂŽt de se rendre compte quâil a Ă©tĂ© produit. Une fois cette prise de conscience effectuĂ©e, il faut alors se demander si une telle sympathie est appropriĂ©e pour les circonstances. Et enfin, dissocier la personne du produit quâelle essaye de nous vendre : ce nâest pas parce que jâapprĂ©cie mon amie que son Tupperware est dotĂ© de qualitĂ©s supĂ©rieures. Conscientiser ainsi la sympathie permet donc de ne pas en ĂȘtre la victime.
đ«” LâautoritĂ©
Du latin auctoritas, qui renvoie au caractĂšre de ce qui a Ă©tĂ© augmentĂ©, lâautoritĂ© dĂ©signe un pouvoir qui se fait obĂ©ir sans avoir besoin de recourir Ă la force ou Ă la conviction : par dĂ©finition, on ne rĂ©siste pas Ă lâautoritĂ©. Ce signal est donc par essence un automatisme, qui est internalisĂ© par chacun au cours du processus de socialisation : parce que la sociĂ©tĂ© est fondĂ©e sur un rĂ©seau hiĂ©rarchisĂ© de structures complexes, il faut que ses membres obĂ©issent rapidement aux injonctions qui leur sont donnĂ©es par plus compĂ©tents quâeux. Autrement dit, obĂ©ir aux autoritĂ©s compĂ©tentes sans les questionner est le plus souvent lâattitude la plus raisonnable Ă adopter.
Pourtant, comme tout automatisme, celui-ci peut ĂȘtre dĂ©tournĂ© efficacement. Lâexemple le plus cĂ©lĂšbre en est certainement lâexpĂ©rience du Professeur Stanley Milgram, qui parvint, lors dâune expĂ©rience, Ă pousser des participants Ă "Ă©lectrocuter" dâautres personnes jusquâĂ des voltages trĂšs Ă©levĂ©s (qui Ă©taient en rĂ©alitĂ© des acteurs). Le Professeur Milgram se servait alors de deux Ă©lĂ©ments dâautoritĂ© complĂ©mentaires : dâune part, son statut combinĂ© de scientifique et de professeur, et dâautre part, le cadre de lâexpĂ©rience scientifique qui Ă©tait censĂ© garantir le caractĂšre acceptable de ce qui y Ă©tait menĂ©.
En rĂ©alitĂ©, ce signal est dâautant plus puissant que lâapparence seule de lâautoritĂ© est suffisante, ce que les publicitaires ont bien compris. Lâauteur cite ainsi lâexemple dâun laboratoire pharmaceutique faisant appel Ă un acteur ayant jouĂ© un mĂ©decin dans une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e cĂ©lĂšbre pour vanter ses produits. Alors que les spectateurs savaient pertinemment quâil sâagissait dâune mise en scĂšne, lâutilisation de lâacteur a dopĂ© les ventes du mĂ©dicament. Cela montre que nous sommes aussi sensibles aux symboles de lâautoritĂ©, quâil sâagisse des titres ou des vĂȘtements, quâĂ sa rĂ©alitĂ©.
La maniĂšre la plus sĂ»re de dire non aux sollicitations dâune autoritĂ© falsifiĂ©e ? Ăliminer lâeffet de surprise. Comme dans le cas de la sympathie, nous avons du mal Ă percevoir lâimpact profond quâa lâautoritĂ© sur nos actions. Lâobjectif est donc de prendre conscience de son utilisation par autrui, de la conscientiser. Il faut alors sâinterroger sur deux aspects Ă la fois : Ă quel titre lâindividu qui essaye de mâinfluencer est-il une autoritĂ©, et cette autoritĂ© a-t-elle un rapport avec le sujet en question ?
đ La raretĂ©
Ce signal-ci ne surprendra aucun lecteur ayant des notions en Ă©conomie : en vertu de la loi de lâoffre et de la demande, la raretĂ© relative dâun bien accroĂźt sa valeur. Pourtant, la force de ce signal est quâil va bien au-delĂ des objets marchands et sâapplique en rĂ©alitĂ© Ă de nombreuses interactions sociales. De fait, les occasions qui nous apparaissent semblent plus intĂ©ressantes lorsquâelles sont exceptionnelles.
Comme les autres signaux, celui-ci repose sur un raccourci cognitif : par extrapolation, nous considĂ©rons que ce qui est difficile Ă se procurer a, en gĂ©nĂ©ral, une valeur supĂ©rieure. Ce principe est ainsi au fondement de nombreuses techniques commerciales, qui prĂ©sentent une offre comme exclusive pour dĂ©clencher un rĂ©flexe dâachat. Et encore une fois, lâimportant nâest pas la raretĂ© rĂ©elle et objective dâun objet, mais sa raretĂ© apparente, si bien quâun manipulateur saura toujours faire apparaĂźtre un objet comme rare et exclusif.
Comment dire non Ă une telle mĂ©thode ? La force des tactiques faisant appel Ă la raretĂ© est quâelles diminuent nos capacitĂ©s de rĂ©flexion en faisant appel Ă notre Ă©motivitĂ©. La stratĂ©gie habituelle qui consiste Ă dĂ©construire le signal dâinfluence par lâanalyse est donc trĂšs difficile Ă mettre en place.
Ainsi, il ne suffit pas de connaĂźtre le fonctionnement de cette mĂ©thode dâinfluence pour sâen prĂ©munir, car cette connaissance est purement intellectuelle.  Face Ă cet Ă©cueil, lâauteur recommande donc dâĂȘtre attentifs au flot dâĂ©motions que suscite la raretĂ© en nous, autrement dit de prĂȘter attention aux symptĂŽmes faute de pouvoir dĂ©celer directement lâorigine du trouble.
Conclusion
Six signaux principaux entrent ainsi en jeu lors dâun choix instantanĂ©, en situation dâinformation incomplĂšte :
- la réciprocité
- lâengagement et la cohĂ©rence
- la preuve sociale
- la sympathie
- lâautoritĂ©
- la rareté
Un bon manipulateur saura crĂ©er pour chaque situation quâil rencontre une combinaison subtile de ces diffĂ©rents facteurs pour parvenir Ă ses fins.
Pour rĂ©sister Ă la manipulation, il ne sâagit pas de dĂ©sactiver systĂ©matiquement ces signaux, qui nous sont utiles dans lâimmense majoritĂ© des situations de la vie courante, mais plutĂŽt de rester attentif Ă nos propres rĂ©actions spontanĂ©es, et de toujours se poser la question suivante : âma rĂ©action est-elle appropriĂ©e dans cette situation ?â