La grande oubliée des programmes de formation - AFAM #104
Aujourd’hui je voulais vous parler de l’émotion et de comment l’utiliser pour revaloriser les formations, les accompagnements et autres dispositifs à destinations des collaborateurs pour apprendre et progresser.
Dans un contexte où nous sommes bombardés d’information et en recherche de performance à court terme, l’injonction au changement est une chimère.
Et sans émotion, il est très difficile de changer les choses. Voire impossible.
Pour vous convaincre, je vous propose un exemple.
Si je vous présente votre prochain programme de formation en vous parlant des modalités : temps à consacrer, journées en classe, promo, travail préparatoire.
Vous allez visualiser - avant tout chose - une charge de travail supplémentaire qui va vous défocaliser de vos objectifs.
Quand bien même cette formation serait réservée aux « high potential » et programmée dans un cadre aéré 🌳
A contrario si je vous dis que j’ai le secret pour en finir avec les journées-marathons sur Teams, vous allez tendre une oreille.
Si je vous montre comment déléguer, responsabiliser pour vous permettre de voir vos enfants le soir, voire de les accompagner à leur prochaine sortie scolaire, vous risquez d’être intéressé.
Pourquoi ?
Parce que j’ai cherché à créer une émotion.
J’ai appuyé là où ça fait mal.
J’ai commencé par vous montrer là je pouvais vous être utile.
Vous aider à visualiser un bénéfice direct d’investir un peu de temps pour vous former.
J’ai choisi cet exemple pour illustrer une erreur observée plusieurs fois dans les directions Learning et transformation.
Cette erreur est de penser que nous sommes uniquement rationnels et qu’un objectif dicté par l’organisation (dans l’exemple développer les « high potential ») est directement transposable au quotidien de femmes et d’hommes en prise avec des enjeux opérationnels au quotidien.
C’est une erreur car c'est oublier que nous sommes des êtres sensibles guidés par nos émotions.
La formation arrive loin dans la liste des priorités des managers et plus largement des collaborateurs.
Quand j’entends « je n’ai pas le temps », j’interprète « ce n’est pas ma priorité ».
Et ça se comprend. Alors comment y remédier ?
Voici 5 leviers pour mobiliser les émotions au service de la formation
La conférence / l’intervention externe
Intérêt : faire sortir du cadre, trouver les ponts. Le principe du storytelling employé par les conférenciers est de transmettre l’émotion pour créer une prise de conscience
Point d'attention : le potentiel éloignement entre le sujet présenté et le quotidien des équipes
Le témoignage de pairs
Intérêt : nous sommes des animaux sociaux, on a besoin de se comparer et si un congénère a réussi à bouger, on doit bien en être capable à notre tour.
Point d'attention : notre capacité d’identifier les bons témoins, la bande passante disponible chez eux pour partager leur expérience.
Le ciblage des participants
Intérêt : avant de concevoir son programme, prendre le temps de connaitre les participants. Leurs aspirations mais aussi leurs points de douleurs. Souvenez-vous de l’exemple donné plus haut.
Point d'attention : l’hyper personnalisation n’est pas toujours possible ni souhaitée et la difficulté peut être de trouver les préoccupations communes.
La « rupture de routine » (pattern interruption)
Intérêt : innover dans la forme ou l’expérience pour créer une adhésion a priori. Nous jouons beaucoup sur ce levier avec nos box.
Point d'attention : sortir du statu quo, du mode par défaut, demande courage et implication auprès des équipes.
Le nudge
Intérêt : Micro action gamifiée conçue pour ancrer un comportement ou geste dans le quotidien de l’équipe.
On visualise la poubelle « panier de basket ⛹️» pour nous inciter à trier nos déchets. Le parking à téléphones, les icebreakers, les Cartes R.O.T.I... sont autant de transpositions du nudge au monde de l'entreprise.
Point d'attention : trouver le bon canal pour ces nudges, potentielle nouvelle sollicitation du quotidien.
J’espère vous avoir convaincu de l’impact de l’émotion dans le design de vos expériences apprenantes.
À vous de trouver le bon dosage entre ces 5 ingrédients.
Peut-être en voyez-vous d’autres ?
Nous travaillons sur ce modèle d’émotion comme déclencheur avec Renault, Bouygues ou Carrefour à grande échelle.
Contactez-moi si vous voulez qu’on échange sur vos enjeux du moment.
Quand ça sera le bon moment, voici 3 façons dont on peut vous aider :
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À la semaine prochaine !
Baptiste.