Cette semaine, une newsletter un peu plus personnelle.

Dimanche dernier, j’ai couru le semi-marathon de Paris et la préparation de cette course a été pavée d'obstacles.

J’ai navigué à vue jusqu’à la veille de la course et j'ai pu confirmer quelques principes bien utiles quand on cherche à avancer et que tout est flou autour de nous.

Je vous raconte.

Se construire un cadre de travail

Un peu de contexte :

J’ai 42 ans, je cours en dilettante depuis mes 20 ans.

J’ai fait quelques courses, fini le marathon de Paris dans la douleur il y a 11 ans et depuis pas grand chose.

Enfin si : 2 fils (et les couvades qui vont avec) et un nouveau projet pro.

Autant dire que le projet de courir 21 kms me semble très lointain.

Bref, quand en décembre dernier, on me propose de rejoindre un groupe de préparation du semi marathon avec d’autres coureurs novices et un coach : je fonce !

Je me remets à courir dans les semaines qui précèdent le début du coaching.

On se voit pour mieux connaître nos objectifs .

Le top. Je suis sur motivé.

Le programme est structuré et ambitieux. J’enchaine les séances avec le sourire. Le groupe est sympa et tout le monde découvre la rigueur de la prépa.

Ce que je retiens :

Face à un objectif ambitieux, il semble opportun de :

1/ construire un plan avec des jalons réalistes : dans mon cas un plan d’entraînement avec des allures cohérentes avec mon niveau.

2/ créer de la co-responsabilité dans l’équipe : même si la course est un sport individuel, on est tous aligné sur le même objectif et on s’encourage.

3/ ritualiser notre progression collective : on a 3 séances ensemble chaque semaine encadré par le coach et on suit nos KPI (vive Strava !)

S'adapter quand les obstacles se présentent

Au bout de 4 semaines, je sens que quelque chose cloche.

Jusqu’à cette sortie du 15 décembre sur les quais de Seine :

En plein échauffement, je sens une pointe très forte dans mon talon droit.

Le genre de douleur qui stoppe net l’effort. Repos une semaine, 10 jours.

Toujours cette douleur supportable à la marche mais qui m’empêche de courir.

L’objectif du semi-marathon s’éloigne.

Le flux des messages de mes co-équipiers qui continuent à enchaîner les séances font mal. Je rumine cette blessure et je suis sur le point de renoncer.

Je ne vois pas d’issue positive :

• Quand est-ce que j’aurai plus mal ?
• Quand est-ce que je pourrai recourir ?
• Est-ce que j’aurai le temps de me préparer quand même avant le semi ?

Tout est flou.

Je choisis ma priorité.

Mon premier objectif : ne plus avoir mal.

J’ouvre doctolib, trouve le premier kiné dispo et débarque dans son cabinet 2h plus tard. Ma chance : cette kiné est spécialisée dans les pathologies du coureur.

Fini le repos, j'ai une série d’exercices progressifs à faire chaque jour pour me rétablir.

Ce que je retiens :

1/ oublier l’ambition initiale le temps de se réaligner : ne pas sous-estimer la charge émotionnelle de l’obstacle qui nous dévie de notre trajectoire.

2/ se remettre en mouvement : dépasser cette paralysie par des petites actions à un effet quasi magique : cela nous donne un objectif atteignable et relance une spirale positive.

Se servir du feedback pour progresser

L’horizon se dégage.

En 10 jours, plus de douleur, je suis enthousiaste.

Je décide de rallonger ma séance du jour. Le parcours est vallonné.

Le réveil est douloureux, je marche en boitant.

La chape de brouillard retombe devant mes yeux.

Les émotions négatives reviennent : et si je n’y arrivais simplement pas ?

Je prends 2 jours de repos pour digérer et échanger avec la kiné et le coach.

Je tire 2 conclusions de ce temps de recul :

1/ J’ai réussi à faire disparaître la douleur une fois, le protocole fonctionne, donc j’y arriverai une seconde fois.

2/ Il me faut un nouvel objectif. Le semi marathon est dans 5 semaines, c’est trop juste pour le faire en étant performant, je décide donc de m’inscrire à une épreuve similaire 2 mois plus tard.

Ces dernières semaines, les sensations reviennent doucement, j’essaie de trouver l’équilibre entre progressivité et volume pour avoir fait un peu de distance avant le jour du semi… au cas où.

Ce que je retiens :

1/ travailler le feedback en équipe : seul je n’aurai pas réussi à me relancer. L’apport de l’expertise externe, l'aide d’un œil externe sont primordiaux.

2/ ajuster l’objectif court terme au contexte : mon plan d’action jusqu’à la date de la course a été de finir la préparation avec le groupe en adaptant le volume et l’intensité des séances.

3/ redonner un nouveau cap : préparer cette nouvelle course en décalant simplement le planning de préparation du coach m’a donné de l’énergie et fini d’évacuer toute frustration.

La suite ?

Jeudi dernier, après une semaine très light, je me sens bien.

Je prends la décision de courir dimanche.

En me disant que c’est une sortie longue qui me prépare à la prochaine échéance. Je connais le rythme à avoir pour être confortable et je vais profiter de cette grande fête.

47 000 coureurs qui sillonnent Paris (pour quasi autant de spectateurs), c’est pas tous les jours.

Résultat :

• J’ai jamais été aussi bien pendant une course.
• Zéro douleur, zéro crampe, que du plaisir, un état de flow.
• Sur les photos officielles, j’ai le sourire en plein effort.
• Un plaisir partagé en famille (les meilleurs supporters) et avec mes co-équipiers.

Conclusion

Voici en synthèse les 3 grands principes pour affronter l’incertain à tirer de cette petite aventure :

1/ Avoir un cadre et accepter qu’il évolue au fil du temps

2/ Quand tout devient flou, travailler en itérations courtes pour continuer à avancer

3/ Valoriser le feedback de vos pairs pour apprendre de vos victoires comme de vos erreurs.

Bonus : savoir s’entourer, quand on veut se challenger, aller chercher l'expertise ça évitera de faire les erreurs classiques et ça ouvre de nouvelles perspectives.

Si vous êtes arrivé jusqu'ici, c'est que ça doit résonner chez vous alors :

• Si vous voulez qu’on échange sur comment aider vos équipes à travailler leur adaptabilité, il suffit de répondre à ce mail et on trouve un moment.
• Si vous voulez suivre la suite de mes aventures 🏃, c’est par ici.

C’est tout pour cette semaine,

Quand ça sera le bon moment, voici 3 façons dont on peut vous aider :

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À la semaine prochaine !

Baptiste.